Editions Albin Michel

Bibliothèque Idées

L’essai d’Élisabeth Roudinesco se donne à première vue un projet ambitieux, sinon héroïque : « Retour à la question juive, donc, c’est-à-dire aux différentes manières d’être juif dans le monde moderne…

Mais retour historique, critique, dépassionné, dans l’esprit des Lumières. Pour répondre finalement à cette question : qui est antisémite et qui ne l’est pas ? Comment contribuer sereinement à libérer le débat intellectuel des folies, des haines et des injures qui se disent autour de ces questions ? » Voilà qui est aller droit au fait.

« Qui est antisémite ? » La question donne à elle seule le vertige en effet, par l’amplitude qu’elle déploie sitôt qu’on l’articule ; un peu comme sa cousine : « Qu’est-ce qu’un Juif ? », que tout Juif se pose obsessionnellement, au point que la réponse se trouve dans le sujet de son énonciation : « C’est celui qui se pose tout le temps cette question. »